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Année 81, no 23      le 12 juin 2017

 

À Cuba, « Il n’y a pas d’avenir sans le passé »

La révolution cubaine répond à la Maison-Blanche

 
JIM BRADLEY
« Quelqu’un a oublié de dire la vérité à Donald Trump avant que le président américain ne félicite le peuple cubain pour son Jour de l’indépendance, le 20 mai, » a a écrit Oscar Sánchez Serra dans le Granma, la voix officielle du Comité central du Parti communiste de Cuba, le 23 mai.

« La seule indépendance que les Cubains célèbrent est celle que nous avons gagnée de manière définitive le 1er janvier 1959 avec la direction de notre commandant en chef invaincu Fidel Castro Ruz, » a dit Sanchez.

Il répondait ainsi à une « Déclaration du président Donald J. Trump sur le Jour de l’indépendance de Cuba, » commémorant le 20 mai 1902, qui attaquait et calomniait la révolution socialiste.

« L’indépendance n’a pas été gagnée il y a 115 ans, » a vivement soutenu Sanchez. « L’histoire est un peu plus longue. »

Oscar Sanchez raconte la vraie histoire de la domination coloniale sur Cuba et la lutte victorieuse de Cuba pour son indépendance dirigée par Fidel Castro et le Mouvement du 26 juillet, qui a mené les travailleurs et les agriculteurs au pouvoir en 1959.

Il explique la continuité de la direction révolutionnaire à Cuba, de José Martí à Castro. L’éditorial est intitulé : « Il n’y a pas d’avenir sans le passé. »

Il cite Martí, un dirigeant de la lutte d’indépendance cubaine contre l’Espagne, qui prévenait ses compagnons de lutte qu’ils devraient également se méfier de Washington : « J’ai vécu dans la bête et je connais ses entrailles, » disait Marti, qui a vécu aux États-Unis pendant 14 ans.

Oscar Sanchez explique qu’en 1898, l’Armée de libération de Cuba avait « pratiquement gagné la guerre contre l’Espagne. Les forces coloniales étaient vaincues et physiquement et moralement épuisées. »

Le USS Maine a mystérieusement explosé dans le port de La Havane le 15 févier 1898. Washington a utilisé ce prétexte pour déclarer la guerre à l’Espagne. Oscar Sanchez a cité Lénine, le dirigeant central de la révolution russe de 1917, qui décrivait la guerre hispano-américaine comme « la première guerre impérialiste de l’époque moderne. »

Il a fait remarquer que les combattants cubains pour l’indépendance ne savaient pas que le département US de la guerre avait envoyé une lettre qui appelait « à appliquer un blocus afin de provoquer la faim et la maladie, son éternel corollaire, dans le but d’affaiblir la population et de décimer l’armée cubaine. […] Nous devrions créer des difficultés pour le gouvernement indépendant » afin de le contraindre à se soumettre aux exigences US, affaiblir tous les prétendants au pouvoir et, au bout du compte, annexer Cuba.

« Ceci est le prélude au 20 mai 1902, souligne Oscar Sánchez. Est-ce qu’on peut célébrer une telle indépendance ? Est-ce que ces événements devraient susciter des louanges ? »

Le Traité de Paris du 10 décembre 1898, qui décrétait la fin de la domination coloniale espagnole dans les Caraïbes, a commis une grave offense à la dignité des Cubains, qui n’étaient pas impliqués dans les discussions, » continue Sánchez, cédant Cuba à Washington comme butin de guerre.

Comme condition du retrait de ses forces militaires de Cuba quatre ans plus tard, Washington a insisté pour qu’un élément de la législation US, appelé amendement Platt, soit incorporé dans la constitution cubaine garantissant ainsi le contrôle US sur les affaires de l’île. Une annexe accordait à Washington le droit de construire une base navale dans la baie de Guantánamo.

« L’amendement Platt établissait de fait une république néocoloniale, » écrit Sánchez.

« Nous n’allons pas célébrer le 20 mai 1902, mais nous allons le commémorer, nous allons nous souvenir, » écrit Sánchez, citant l’historien de la ville de La Havane, Eusebio Leal Spengler. « Nous devons analyser profondément la république pour comprendre cette révolution que nous avons eue. Il n’y a pas de futur sans le passé. »

Au cours de sa visite à Cuba en mars 2016, le président Barack Obama, comme le président Trump maintenant, a conseillé avec arrogance aux Cubains d’oublier leur passé sous la domination sanglante de l’impérialisme US.

Et d’oublier l’histoire des tentatives de Washington, depuis plus de 50 ans, pour renverser la révolution cubaine. Parmi elles, les tentatives d’invasion, le soutien à des attaques menées par des exilés contre-révolutionnaires cubains, le sabotage économique, les multiples tentatives d’assassinat de Fidel Castro et d’autres.

« Obama a fait un discours dans lequel il utilise les mots les plus mielleux pour dire : « Maintenant, il est temps d’oublier le passé, de laisser le passé derrière nous, de regarder ensemble vers l’avenir, un avenir d’espoir, » » a écrit Fidel Castro après la visite d’Obama.

Malgré le rétablissement à contrecœur par Washington des relations diplomatiques en 2015, les dirigeants US continuent à tout faire pour renverser la révolution socialiste à Cuba. C’est pour cette raison que des millions de Cubains ont défilé le 1er mai, pour rendre hommage à l’héritage historique de Fidel Castro et pour exiger de Washington la fin de son terrible embargo économique, l’évacuation de Guantánamo et la fin de ses interventions dans les affaires internes cubaines dans le but de changer de régime.

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