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Année 79, no 27      le 3 août 2015

 
Cuba ouvre son ambassade à Washington
et réclame la levée de l’embargo

 
OMARI MUSA
ET MARY-ALICE WATERS

WASHINGTON — Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodríguez Parrilla a hissé le drapeau devant l’ambassade de Cuba qui vient d’ouvrir ici le 20 juillet, au son de l’hymne national de Cuba et sous les acclamations de plus de 500 personnes rassemblées pour célébrer le rétablissement formel des relations diplomatiques entre les gouvernements des États-Unis et de Cuba. Washington a rompu ses relations diplomatiques avec l’île le 3 janvier 1961, alors que les travailleurs et les paysans de Cuba faisaient progresser leur révolution socialiste et que les dirigeants des États-Unis préparaient une force d’invasion mercenaire dans l’espoir vain de l’écraser.

Les invités qui ont participé à la célébration venaient de partout aux États-Unis : de la Californie au Massachusetts, à l’Illinois et à la Floride. Un grand nombre d’entre eux ont lutté pendant des dizaines d’années contre la tentative des États-Unis d’essayer de renverser la révolution cubaine par des actions militaires, une guerre économique, des tentatives d’assassinat, le financement de groupe contre-révolutionnaires armés, d’innombrables programmes subversifs et des efforts de plus en plus futiles pour isoler l’île politiquement et diplomatiquement.

L’ambiance dans la foule était à la fête. Plusieurs centaines de personnes ont attendu plus d’une heure le début des activités dans la chaleur torride et l’humidité d’une journée d’été à Washington. Dans les discussions, plusieurs personnes ont mentionné que c’est la fermeté et le courage du peuple cubain et de leur direction révolutionnaire qui ont permis une telle victoire.

Parmi les participants aux cérémonies officielles de la journée et à la réception qui a suivi, il y avait des membres du Congrès US, des gens d’affaires, des étudiants des universités de Washington, des Cubains-Américains qui ont milité pour la normalisation des relations et des résidents U.S. qui ont longtemps défendu la révolution cubaine. Il y avait aussi des représentants de nombreuses ambassades africaines, latino-américaines et européennes.

Roberta Jacobson, secrétaire d’État adjointe pour les Affaires de l’hémisphère occidental, représentait le gouvernement des États-Unis à la levée du drapeau et à la cérémonie où le ministre des Affaires étrangères de Cuba a pris la parole. Roberta Jacobson a dirigé l’équipe de négociation des États-Unis pendant les négociations bilatérales entamées après les annonces conjointes, le 17 décembre, du président US Barack Obama et du président cubain Raúl Castro de l’accord pour transformer les sections d’intérêts existantes des deux gouvernements en ambassades à part entière. L’achèvement de ce processus est vu comme une première étape vers la normalisation des relations.

Plus tard dans la journée, Bruno Rodríguez Parrilla a été reçu par le secrétaire d’État John Kerry et par la suite, ils ont tenu une conférence de presse où ils ont parlé des « profondes différences » qui existent toujours entre les deux gouvernements et du processus « long et complexe » pour les aborder qui reste à venir. Ces questions comprennent la levée des mesures aux multiples facettes de la guerre économique US, que les Cubains appellent le blocus, la restitution de la base navale US de Guantánamo située à Cuba et, dans les mots de Bruno Rodríguez Parrilla, de « profondes différences entre Cuba et les États-Unis concernant nos opinions sur l’exercice des droits de l’homme par tous les citoyens du monde entier. »

En même temps, a ajouté Bruno Rodríguez Parilla, « nous croyons fermement que nous pouvons coopérer et coexister de manière civilisée sur la base du respect de ces différences. »

Une délégation de quelque 30 Cubains se trouvaient parmi les participants aux activités de la journée, y compris des membres actuels et des anciens membres de l’Assemblée nationale, d’anciens diplomates impliqués depuis longtemps dans les relations US-Cuba et des dirigeants d’un large éventail de la société cubaine — sciences, industrie, médecine, sports, femmes, agriculteurs, écrivains et musiciens, jeunes et autres.

Ramón Sánchez-Parodi, qui a dirigé pendant 12 ans la section d’intérêts cubaine à Washington après son ouverture en 1977, était parmi les personnes présentes. Dans ses remarques publiées par la presse cubaine, il a déclaré avec satisfaction qu’il avait toujours eu confiance que ce jour arriverait. « Des décennies se sont écoulées, a-t-il dit, mais cela valait la peine, car les États-Unis ont reconnu la résistance du peuple cubain et maintenant nous entrons dans une nouvelle étape des relations bilatérales. »

L’artiste de renommée mondiale, Alexis Leiva Machado, mieux connu sous le nom de Kcho, a exprimé les sentiments d’un grand nombre de personnes lorsqu’il a fait remarquer que le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis était aussi une réalisation de Fidel. Sans la révolution, « Cuba ne pourrait pas avoir fait ce que nous avons fait, » a-t-il dit, en attirant l’attention sur le fait que Cuba a été désignée par l’Organisation mondiale de la santé comme « le premier pays au monde à avoir éliminé la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis.

« L’ennemi a admis qu’il avait fait une erreur, a-t-il ajouté. C’est une victoire de plus de 50 ans d’une révolution qui est celle du peuple. »

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