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Volume 76/No 20      le 21 mai, 2012

 
Les travailleurs ont besoin de
leur propre parti révolutionnaire
(éditorial)
 

Les résultats des élections en France et en Grèce mettent en évidence la profondeur de la crise en Europe qui vient seulement de commencer, autant que la nécessité pour les travailleurs d’avoir notre propre parti révolutionnaire avec une orientation de combat. Les dirigeants capitalistes, avec leurs partis de la gauche à la droite, sont unis dans leur objectif de s’attaquer au niveau de vie et aux droits des travailleurs pour tenter de résoudre la crise de leur système. Ils divergent seulement dans la façon d’aborder leur problème.

Les résultats électoraux de Aube dorée en Grèce — avec 7 pour cent des voix — sont un rappel que les organisations fascistes progressent en période de profondes crises économiques et sociales en utilisant une démagogie radicale anticapitaliste, parlant au nom des « petites gens » contre les banquiers et les financiers, et en inventant des boucs émissaires allant des immigrés aux Juifs.

En l’absence d’un mouvement ouvrier révolutionnaire, celles et ceux qui cherchent des solutions radicales sont attirés par les potions démagogiques de l’extrême-droite.

Un exemple d’État capitaliste qui a reconquis rentabilité et compétitivité après avoir été ravagé par la crise économique et l’intervention étrangère est celui de l’Allemagne nazie dans les années 30. À cause de l’absence d’un parti révolutionnaire prolétarien de masse après la défaite écrasante de l’Allemagne dans la première guerre mondiale et de la décennie qui s’en est suivie d’approfondissement de la crise économique, les dirigeants capitalistes y ont soutenu le régime fasciste d’Hitler pour écraser la résistance de la classe ouvrière et supprimer les droits politiques. Sur cette base ils ont mis en marche leur machine de guerre et défié leurs concurrents impérialistes à l’échelle mondiale.

Bien avant que le pouvoir fasciste puisse être envisagé, la classe ouvrière aura ses chances d’arracher le pouvoir politique des mains des exploiteurs et mettre fin une bonne fois pour toute à la crise du capitalisme.

Pour réaliser cela, les travailleurs ont besoin d’un parti révolutionnaire — comme le Parti bolchévique qui a dirigé la puissante révolution russe de 1917 et le mouvement à Cuba dirigé par Fidel Castro qui a renversé la dictature de Batista soutenue par les Etats-Unis en 1959 et établi un gouvernement des travailleurs et des agriculteurs.

Aujourd’hui il n’y a pas de partis ouvriers révolutionnaires en Europe. Les partis socialistes et communistes appellent à des réformes pour consolider la domination capitaliste. Ils n’ont même plus la moindre prétention de perspective révolutionnaire ni celle de parler de politique d’un point de vue marxiste. « Je ne suis pas dangereux, » assurait le dirigeant du Parti socialiste François Hollande à des investisseurs à Londres avant de remporter les élections.

Pas plus que les candidats de la « gauche radicale » au cours des récentes élections n’ont un programme visant à renforcer l’unité, l’organisation et la capacité de combat des travailleurs, sans parler d’une perspective pour lutter pour le pouvoir politique. En fait, leur rhétorique nationaliste et anti-banquiers est l’exact reflet de la démagogie radicale de l’extrême-droite.

Les travailleurs ont besoin de construire un parti prolétarien de combat, issu de la résistance aux attaques toujours plus larges de la part des patrons et de leurs gouvernements, de la Grèce aux États-Unis ; un parti imprégné de la continuité des batailles passées de notre classe, ayant une perspective internationale et un flair pour le pouvoir.  
 
 
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