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Année 80, no 21      le 30 mai 2016

 

Un mois après le début de la grève, les travailleurs de Verizon cherchent à se gagner la solidarité

 
CANDACE WAGNER
NEW YORK — Les travailleurs syndiqués à Verizon ont débuté le deuxième mois de leur grève avec détermination et en obtenant de la solidarité.

Quelque 39 000 membres des Travailleurs des communications d’Amérique (CWA) et de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité (FIOE) ont quitté leur travail le 13 avril dans neuf États et dans le district de Columbia. Les syndiqués luttent en particulier contre l’intention de Verizon de fermer les centres d’appels, d’accroître la sous-traitance, d’augmenter les coûts d’assurance médicale et de couper les prestations de retraite.

Le 10 mai, la juge de la Cour de district des États-Unis Ann Donnelly a émis une ordonnance d’interdiction temporaire ordonnant aux grévistes de cesser le piquetage devant les hôtels où résident les briseurs de grève embauchés par Verizon. Une série d’actions organisées par les grévistes avec des sifflets, cornes, bruiteurs et un trombone, ainsi que la pression des syndiqués de l’hôtellerie, ont convaincu certains directeurs d’hôtel de demander aux briseurs de grève de quitter les lieux. La demande d’interdiction des manifestations contre les hôtels a été déposée par James Paulsen, le directeur régional du Bureau national des relations de travail (NLRB), ce qui illustre le caractère partial du NLRB.

L’administration Obama intervient dans le conflit pour obtenir un règlement. Thomas Perez, le secrétaire du Travail, a organisé le 15 mai des négociations entre le président des CWA, Chris Shelton, le président de la FIOE, Lonnie Stephenson, et Lowell McAdam, le président directeur général de Verizon à Washington.

Les manifestations dans les magasins Verizon, en solidarité avec les grévistes, se poursuivent à travers le pays. La plupart des travailleurs dans les magasins et dans la division sans fil de Verizon ne sont pas syndiqués ; la grève implique les travailleurs dans les services de téléphone fixes et les services de télévision et d’internet.

Les CWA demandent aux autres syndicats d’adopter un magasin Verizon pour y faire du piquetage. L’AFL-CIO de l’État du New Jersey encourage ses affiliés à adopter un magasin et à contribuer au fonds de grève. Le Conseil de l’AFL-CIO de Washington Métro donne la liste des lignes de piquetage Verizon de la région auxquelles les gens peuvent participer. Et le Conseil de l’AFL-CIO de Philadelphie encourage les syndicalistes à distribuer des tracts à trois magasins du centre-ville.

Le Conseil des métiers de l’hôtellerie ici, dont les membres ont participé aux manifestations des grévistes, a adopté la ligne de piquetage de la quarante-troisième rue et de l’avenue Lexington où des syndicalistes ont bruyamment exhorté les passants à boycotter Verizon alors que ce journaliste participait à la ligne de piquetage le 16 mai. « Nos membres font du piquetage à tous les jours de 16 heures à 18 heures et nous serons là jusqu’à ce que la grève soit gagnée, » a dit John Turchiano, qui édite le magazine en ligne des travailleurs de l’hôtellerie, dans une interview téléphonique.

« Nous ne faisons qu’un avec les 39 000 travailleurs en grève qui ont quitté leurs emplois pour lutter pour leurs droits à un emploi et à des avantages sociaux décents, » peut-on lire dans une déclaration de BIEN Philippines, une association de travailleurs de centres d’appels, de services de la paie et d’autres employés de bureau pour les entreprises basées en dehors des Philippines.

BIEN a invité une délégation du CWA, y compris trois grévistes, aux Philippines pour une visite de solidarité de quatre jours. Ils ont appris que les travailleurs des centres d’appels là-bas sont obligés de faire des heures supplémentaires pour répondre aux appels des clients de Verizon auxquels répondent habituellement les travailleurs qui sont en grève. Pour effectuer le même travail que les membres syndiqués aux États-Unis, les travailleurs philippins sont payés 1,78 $ US de l’heure. La promesse d’un représentant de Verizon d’une prime de 1,07 $ US pour les heures supplémentaires ne s’est pas concrétisée sur leur feuille de paie.

Pendant le voyage, BIEN, le Mouvement du 1ier mai (Kilusang Mayo Uno, KMU) et d’autres groupes de travailleurs locaux se sont joints aux membres des CWA le 11 mai pour faire du piquetage devant un centre d’appels Teletech qui prend les appels de Verizon. Plus tard ce jour-là, lorsque le groupe a tenté de rencontrer des responsables de Verizon à leur siège social, on leur a dit de partir et ils ont été suivis par un groupe privé de sécurité qui a fait appel à une équipe tactique d’intervention de la police.

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