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Volume 78, no 11      le 24 mars 2014

 

Troupes russes, dehors !
Défendons la souveraineté de l’Ukraine !

L’invasion de la Crimée fait planer une menace de guerre
(éditorial)

Les travailleurs du monde entier devraient appuyer les travailleurs et les agriculteurs de l’Ukraine et exiger le retrait immédiat des troupes russes ! Défendons la souveraineté de l’Ukraine indépendante !

Le gouvernement russe de Vladimir Poutine soulève le spectre de la guerre. C’est une menace pour les travailleurs et les agriculteurs de l’Ukraine — qu’ils soient Ukrainiens, Russes, Tatars, Juifs, etc. — ainsi que pour les masses laborieuses en Russie, dans le reste des anciennes républiques soviétiques et ailleurs.

Les travailleurs ukrainiens ont renversé le gouvernement fantoche de Viktor Ianoukovitch, à la solde de Moscou, et ainsi ouvert un espace pour débattre, discuter et s’organiser. Soutenir leur victoire contribue à faire avancer la lutte de la classe ouvrière contre les attaques menées par les patrons contre nos conditions de vie, nos droits et notre dignité même, partout dans le monde.

Le gouvernement Poutine effectue ses manœuvres annexionnistes sous le faux prétexte de défendre « l’autodétermination » en Crimée et d’y protéger les Russes de souche. Moscou organise un faux référendum à la pointe du fusil pendant que les médias étatiques crachent un torrent de mensonges, que contredisent tous les rapports directs crédibles. Les russophones ne fuient pas vers la mère patrie. Il n’y a aucun mouvement important en Crimée en faveur d’une adhésion à la Russie, ou en faveur de devenir un vassal « indépendant » de Moscou. Les églises russes et les synagogues juives en Ukraine ne sont pas assiégées.

Les dirigeants possédants tant de la Russie que de l’Ukraine — ainsi que de l’Europe occidentale et de l’Amérique — agissent en fonction de leur peur des mobilisations des travailleurs. Et cela a trouvé un écho dans la « gauche », y compris parmi ceux qui prétendent être les défenseurs du socialisme et des intérêts de la classe ouvrière.

Justifiant de façon intéressée le fait qu’elle a tourné le dos aux mobilisations de centaines de milliers de travailleurs en Ukraine, une grande partie de la gauche radicale s’est accrochée à un conte fantastique de complot : « Les forces fascistes ont pris le relais en Ukraine. Elles sont arrivées au pouvoir par une opération secrète planifiée à Washington. » On prétend que l’impérialisme américain est la seule source de tous les problèmes et que l’ennemi de mon ennemi est automatiquement mon ami.

La confusion s’accroît quand elle est enrobée de notions selon lesquelles le régime russe serait une force progressiste dans le monde parce qu’il met en échec l’influence de l’impérialisme américain. Moscou est un rival de Washington. Mais les deux sont des ennemis des travailleurs. Et en Ukraine, ce sont les troupes russes qui sont sur le terrain.

D’autres affirment qu’il subsiste encore en Russie des gains résiduels de la révolution bolchevique de 1917. Ce n’est pas le cas. Et s’il y en avait, ne serait-ce pas également le cas en Ukraine ? C’est un cas d’une nation capitaliste plus forte, la Russie, qui attaque une nation capitaliste plus faible, l’Ukraine. C’est un exemple du chauvinisme grand-russe qui a défini la « prison des nations » de l’empire tzariste et que la contre-révolution sanglante dirigée par Joseph Staline a ressuscitée dans les années 1920.

C’est pourquoi la vérité à propos des jeunes années du gouvernement bolchevique sous la direction de Vladimir Lénine suite à la révolution russe de 1917 est si importante. C’est le seul moment durant lequel les droits et les aspirations des nations et des peuples opprimés sous l’empire russe ont été respectés et promus. C’est dans cette même tradition léniniste qu’il faut défendre la souveraineté de l’Ukraine aujourd’hui.

L’idée que les manifestants en Ukraine seraient des « fascistes » est une calomnie qui cache un mépris envers les travailleurs et les agriculteurs, envers leur « état arriéré, » leur soi-disant ignorance et manque de sophistication. Ça commence avec un dédain envers les travailleurs d’ici, qui sympathisent naturellement avec ceux qu’ils voient se battre contre la tyrannie.

Les travailleurs devraient s’opposer aux refus de Washington d’accorder des visas aux dignitaires russes, aux menaces impérialistes de sanctions contre la Russie ou à toute intervention américaine dans les affaires de l’Ukraine, d’un point de vue militaire ou autre.

Les travailleurs aux États-Unis et en Europe de l’Est devraient exiger des gouvernements impérialistes qu’ils fournissent une aide économique inconditionnelle, pas des prêts, et annulent toutes les dettes de l’Ukraine, qui est sur le bord d’un effondrement économique.

Et qu’arriverait-il si l’Ukraine en venait à rejoindre l’alliance économique de l’Union européenne ? Nous nous joindrions aux luttes des travailleurs ukrainiens contre les inévitables mises à pied massives et les autres épreuves qu’imposeraient les dirigeants capitalistes d’Europe. Et nous applaudirions l’intégration plus profonde des travailleurs ukrainiens avec le reste de leur classe en Europe.

La classe ouvrière des anciennes républiques soviétiques n’a pas été vaincue avec la chute de l’Union soviétique. Pour le régime russe, une guerre contre l’Ukraine aurait pour but d’infliger ce genre de coup au moral, à la confiance et à la combativité de la classe ouvrière, ce que la bureaucratie stalinienne n’a jamais fait, au grand dam des dirigeants capitalistes d’Europe et d’Amérique.

Troupes de la Russie, dehors ! Défendons la souveraineté de l’Ukraine ! Opposons-nous aux initiatives de guerre de Moscou !

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